En mon cœur, en mon chef (l’un source de la vie, L’autre siège de l’âme), un amour haut et saint Votre sacré portrait a si vivement peint Que par mort ne sera sa peinture ravie.
Car l’une n’étant point à la mort asservie, Ce qui est peint au vif dedans elle, et empreint Au cœur dans le désir (qui ne peut être éteint Sans l’âme) en l’âme
vit, bien que le corps dévie.
Mais, las ! l’œil de mon corps, qui ne se peut passer De voir incessamment ce que voit son penser, Fait qu’avec telle ardeur je vous requiers tel gage.
Votre image, de grâce, au corps ne refusez, Ou bientôt par langueur, si de refus usez, Il verra l’âme au ciel emporter votre image.