Germain Nouveau - (1851-1920)



Germain Nouveau est l'aîné des quatre enfants de Félicien Nouveau (1826-1864) et de Marie Augustine Silvy (1832-1858).
Germain Nouveau perd sa mère alors qu'il n'a que sept ans et est élevé par son grand-père.

Après une enfance à Aix-en-Provence et des études qu'il effectue au petit séminaire, pensant même à embrasser la prêtrise, et après une année d’enseignement au lycée Thiers de Marseille en 1871-1872, Nouveau s'installe à Paris à l’automne 1872.

Il publie son premier poème, Sonnet d’été, dans La Renaissance littéraire et artistique, revue d’Émile Blémont et fait connaissance de Mallarmé, de Jean Richepin et les « Vivants » (Ponchon…) qui se réunissent au café Tabourey.

Il fréquente aussi les zutistes, fait la connaissance de Charles Cros avec lequel il collabore à la rédaction des Dixains réalistes qui tournent en dérision les parnassiens.
Il découvre dans l’Album zutique les poèmes laissés par Rimbaud et Verlaine, qui ont quitté la capitale depuis juillet 1872.

Fin 1873, il rencontre Arthur Rimbaud au café Tabourey et, en mars 1874, ils partent ensemble en Angleterre pour s'installer à Londres.
Nouveau aide Rimbaud à la copie des Illuminations mais revient seul à Paris en juin de la même année.

Il voyage en Belgique et aux Pays-Bas. En 1875, à Bruxelles, il reçoit de Verlaine le manuscrit des Illuminations que Rimbaud, croisé à Stuttgart, a adressé à Nouveau afin de le faire publier.
Nouveau retourne à Londres où il fait la connaissance de Verlaine avec lequel il restera longtemps ami.

En 1878, il entre au ministère de l'Instruction publique, collabore au Gaulois et au Figaro, sous le pseudonyme de Jean de Noves, avant de reprendre des voyages en 1883 qui le mèneront notamment à Beyrouth.
Il a pour condisciple et ami Camille de Sainte-Croix.

Devenu professeur de dessin au collège Bourgoin dans l'Isère, puis au lycée Janson de Sailly, à Paris, il est frappé, en plein cours, d'une crise de folie mystique en 1891.
Il doit être interné à l'hôpital Bicêtre d'où il sort après quelques mois d'enfermement. Il traverse plusieurs crises mystiques proches de l’aliénation et entreprend une vie de mendiant et de pèlerin, s'inspirant de saint Benoît Labre.

Après des années d’errance, dont deux pèlerinages à Rome et un à Saint-Jacques de Compostelle, il revient dans son village natal en 1911 et y meurt d’un jeûne trop prolongé entre le Vendredi saint et Pâques 1920.

Ses poésies seront essentiellement publiées après sa mort, Nouveau s'y étant opposé de son vivant, allant jusqu'à faire un procès lors de la publication de son recueil Savoir aimer, la première version de sa Doctrine de l'Amour.

Il eut une grande influence sur les surréalistes et Aragon le considérait « non un poète mineur mais un grand poète. Non un épigone de Rimbaud : son égal. »

Dans le roman de Léonce de Larmandie, Floréal (1900), Germain Nouveau apparaît sous les traits d'un peintre-poète du nom de Jean Germain, répétiteur dans une famille de banquiers juifs fortunés de Paris, qui s'éprend d'un amour impossible pour Aimée de Chantenay.

C'est ce même Léonce de Larmandie qui fera publier, contre la volonté de l'auteur, deux éditions de poèmes sous le pseudonyme d'Humilis : Savoir aimer en 1904 (sous les auspices de la Société des Poètes français) et en 1910 Les Poèmes d'Humilis (avec des reproductions de dessins d'Auguste Rodin).

 


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