Guillaume IX d'Aquitaine - (1071-1127)Guillaume IX d'Aquitaine ou Guillaume VII comte de Poitou (en limousin, Guilhem VII de Peitieus), né le 22 octobre 1071, mort le 11 février 1127, surnommé depuis le XIXe siècle le Troubadour, comte de Poitiers sous le nom de Guillaume IX et duc d'Aquitaine et de Gascogne de 1086 à sa mort. Il est également le fondateur de la poésie occitane donc en langue romane (ou vulgaire de l’Europe médiévale).. La forme limousine de son prénom est Guilhem. Il succède à son père Guillaume VIII à l'âge de 15 ans, ce qui lui vaut le surnom de Guillaume le Jeune au début de son règne. Il est aussi le grand-père d'Aliénor d'Aquitaine, puissant et riche seigneur prince, héros même d’épopées (première croisade, campagne contre les Maures en Espagne…) Guillaume IX de Poitiers marque surtout l'histoire comme homme de lettres, qui sait entretenir une des cours les plus raffinées d'Occident. Il accueille à sa cour le barde Gallois Blédri ap Davidor, qui réintroduit sur le continent l'histoire de Tristan et Iseut. Il est lui-même un poète, utilisant la langue d'Oc pour ses œuvres, poèmes mis en musique. Il est le premier poète médiéval depuis saint Fortuna (Vie siècle). Il est considéré comme l’un des précurseurs de l’amour courtois. Même s’il évoque la guerre et ses conséquences, il traite surtout de la joie de vivre, des femmes et de l’amour. Ce qui fait de lui certainement, le premier poète à s’engager dans l’écriture érotique. L’expression littéraire de Guillaume dévoile deux aspects contradictoire de sa personne : dérision et cynisme d’un côté, grande courtoisie de l’autre. Comme ses poèmes sont considérés obscènes et vulgaires, jusqu’à faire état de ses prouesses sexuelles, il est présenté comme un débauché. Sa vie privée (aventures avec les femmes) fait scandale, ce qui lui vaut d’être excommunié par l’évêque de Poitiers. Mais la passion qu’il voue à la Dangerosa (sa maitresse) lui fait découvrir l’amour pur, et que l’homme peut tout aussi bien aimer à la perfection: c’est le « fin’amor » qui l’entraine vers la chanson d’amour pure pour donner naissance à la poésie courtoise. Les textes de Guillaume sont de courts poèmes, des trobars (poèmes chantés) dont il définit lui-même les règles. En ce sens ils contrastent avec les longs récits d’épopées. Il est également connu pour sa passion pour les arts et les lettres. C’est pourquoi sa cour ne désemplit pas, il reçoit souvent des artistes qui viennent parfois de loin. Troubadour qu’il est, il ne reste pas indifférent aux graves évènements de son époque. S’il profite du départ du comte Raymond IV en croisade (première croisade de Godefroy De Bouillon) pour annexer Toulouse sa ville, il rejoint celle-ci en mars 1101 accompagné de ses frères Beaudoin et Eustache à la tête de 30 000 hommes. Jérusalem reconquise, il prolonge son séjour pour combattre en Anatolie. Battu puis captif après avoir perdu la presque totalité de ses hommes, il rentre en France une année plus tard (1102). Il part pour une autre croisade en 1120 en Espagne cette fois. Il se bat pendant trois ans dans le royaume de Valence, contre les musulmans pour la Reconquista. Après une vie de luxure et de débauche dans sa cour, le roi des troubadours consacre la fin de ses jours à la religion avant de mourir en février 1127. Entre-temps il fait reconstruire le palais des comtes de Poitiers, et fait d’importantes donations à l’Eglise. De l’œuvre de Guillaume de Poitiers, malheureusement seules onze pièces et chansons nous sont parvenues. Dans certaines il évoque l’amour, dans d’autres la guerre et ses conséquences sur lui mais de manière plaisante néanmoins (captivité en orient lors des Croisades). |
Guillaume IX d'Aquitaine
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