Sophie d'Arbouville 1810-1850 est une poète et novelliste française.
Née le 29 octobre 1810, Sophie de Bezancourt est la petite-fille de Sophie d'Houdetot.
Elle fréquente dans le salon de celle-ci une société choisie.
Léon Séché en fait ce portrait «
Elle était plutôt mal de figure, elle avait des traits forts et os yeux ressortis qui, de prime abord, disposaient peu en sa faveur, mais dès qu'elle ouvrait la bouche on oubliait sa laideur relative.» et Sainte-Beuve en
a dit « Jeune femme charmante, un peu Diane, sans enfants. Restée enfant et plus jeune que son âge. Pas jolie, mais mieux. »
À 22 ans elle épouse le général François d'Arbouville, qu'elle suit dans ses campagnes. Sa santé s'en ressentira.
Ne pouvant suivre le général en mission en Afrique elle retourne à
Paris et y tient salon. Sa conversation, son amabilité et sa bienveillance sont reconnus de tous.
Elle ne tient pas au succès et ses poésies paraissent en petit nombre, pour ses proches, et son couvert d'anonymat.
Ses nouvelles publiées dans « La Revue des deux Mondes » le sont sans son consentement, Prendre l'ouvrage d'une femme pour le publier sans lui en demander la permission, c'est un manque de délicatesse.
Ce n'est
pas la peine de donner mille francs pour échapper à une complète publicité, si le lendemain les revues agissent de cette façon. J'ai écrit moi-même à M. Bulos (sic) une lettre très nette
et très ferme qui l'aura un peu surpris, et je l'oblige, pour le prochain n°, à dire qu'il a agi sans mon consentement (Lettre à Sainte-Beuve). La revue ne publiera pas cette protestation, ayant l'assentiment du mari. Elle
acceptera plus tard leur édition, mais au profit d'une œuvre caritative. Elle habitait au 10 place Vendôme et y tenait un salon où l'on parlait plus de poésie que de politique. Lamartine était un de ses poètes
favoris.
Sainte-Beuve, son hôte le plus assidu, en fit sa muse, lui dédia Le Clou d’or; elle ne lui céda jamais, mais ils correspondirent pendant 10 ans.
L'été elle résidait à Maisons-Laffitte ou Champlâtreux ; Prosper Mérimée y était reçu ; Chateaubriand y a composé Velléda.
Malade, atteinte d'un cancer, elle partit
en Ariège prendre les eaux de Celles, puis rejoint son mari à Lyon.
Les événements de juin 1849 - altèrent sa santé car elle craint pour la vie du général ; le couple rentre à
Paris et c'est là qu'elle meurt, le 22 mars 1850, après une longue maladie.