BALARD Marie-Françoise Jacquette Alry est née à Castres en 1776. Elle a reçu de la nature un talent remarquable pour la poésie.
Mariée jeune, elle a le bonheur de rencontrer dans son mari l'un des avocats distingués du barreau de Castres, un homme fait pour l'apprécier.
Un poème en quatre chants "l'Amour maternel" qu elle fît imprimer sous le voile de l'anonymat à Paris en 1810, quoique inférieur à celui que Millevoye avait publié sur le même sujet, fut accueilli favorablement par les connaisseurs.
En 1811, Mme Balard remporta deux prix réservés à l'académie des jeux floraux l'un pour une "Elégie" et l'autre pour une "Hymne à la vierge".
Encouragée par ce double succès elle continua d'envoyer presque chaque année quelques pièces au concours; et si toutes ne furent pas couronnées, elles méritèrent du moins l'approbation de ses juges et la plupart furent insérées dans les recueils de l'académie.
A l'époque de la restauration Mme Balard exprima ses sentiments dans une ode où l'on trouve, à défaut des véritables qualités du genre lyrique, de l'abondance et de la douceur.
Admise en 1819 à l'académie des jeux floraux, elle y lut dès l'année suivante un "Eloge de Mme Verdier", qu'on trouva peu digne de celle qui l'avait inspiré.
D'un caractère tendre et portée à la mélancolie, Mme Balard réussissait surtout dans les sujets qui demandent de la sensibilité.
Sa dernière pièce est le "Tombeau de Sylvandre", idylle que termine ce vers si simple mais si touchant: "Je ne veux pas me consoler".
Mme Balard mourut a Castres le 8 avril 1822, à 46 ans, laissant inédits plusieurs morceaux de poésie, entre autres "Velleda", cantate dont elle avait tiré le sujet des "Martyrs" de M. de Châteaubriand.