La Roche du Caucase, où du vieil Prométhée L’aigle vengeur sans fin va le cœur becquetant, Et la Roche où Sisyphe en vain va remontant Lâchant toujours au haut sa pierre en vain portée,
Vont à plusieurs amants dont l’âme est tourmentée, Ou bien se feint de l’être, un sujet apportant, Montrant qu’ils vont encor la peine surmontant, Qui aux deux roches fut à
ces deux arrêtée.
Moi qui ne veux point feindre un tel mal, pour objet De mes yeux, pour seul but de mon cœur, pour sujet De mes vers, j’ai la roche où d’une ardeur extrême
Je prétends tout ainsi qu’on ferait au sommet Du rocher épineux où la vertu l’on met : Aussi si j’y atteins, j’atteins la vertu même.