Maudirai-je, Madame, ou le sort envers moi Cruel et inhumain, ou ma triste aventure Qui fait que de tout temps, misérable, j’endure Mille et mille tourments sous l’amoureuse loi ?
Maudirai-je l’amour,
maudirai-je de toi La grâce ou la rigueur et trop douce et trop dure ? Maudirai-je de moi une encline nature À suivre et recevoir le mal que je reçois ?
Ah non ! je ne saurais autre chose maudire Que ce même qu’en moi, de plus rare, j’admire ! C’est mon affection, ma constance, et ma foi.
Car tout aussi soudain qu’une maîtresse j’aime D’une ferme constance et d’un
amour extrême, Soudain le sort cruel la retire de moi.