Paul Verlaine (1844-1896) Recueil : Romances sans paroles (1874) -- Ariettes oubliées
Le piano que baise une main frêle ...
Le piano que baise une main frêle Luit dans le soir rose et gris vaguement, Tandis qu'avec un très léger bruit d'aile Un air bien vieux, bien faible et bien charmant Rôde discret, épeuré
quasiment, Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle.
Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain Qui lentement dorlote mon pauvre être ? Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin ? Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre Ouverte
un peu sur le petit jardin ?