Hésiode - (8e siècle avant J.C)



Hésiode est un poète grec du VIIIe siècle av. J.-C.

Les seuls faits authentiquement connus sur Hésiode sont les événements consignés dans ses poèmes.
Hésiode serait né à Ascra, un petit bourg de Béotie. Son père venait de Cymé en Éolie, contrée d’Asie Mineure située entre l’Ionie et la Troade. Nous ignorons son nom.
Ascra était un endroit pauvre. Hésiode le décrit comme un « bourg maudit, méchant l’hiver, dur l’été, jamais agréable » (Travaux, v. 640). Au moment du partage de l’héritage de son père, il eut un grave différend avec son frère Persès, ce qui entraîna un procès. Les « rois » d’Ascra donnèrent raison à Persès. Celui-ci fit mal prospérer son bien et même périclita, ce qui le conduisit à quémander son frère, qui le repoussa. Furieux, Persès menaça Hésiode d’un autre procès, dont l’objet est inconnu.

Pour amener son frère à la sagesse, à une saine vie et à une bonne gestion de ses biens, Hésiode composa à son intention le poème "Les Travaux et les jours", ouvrage dont la partie didactique est axée autour de deux vérités morales : le travail est la grande loi de l’humanité ; celui qui travaille peut vivre décemment. Cet ouvrage fut écrit dans un contexte de crise agraire et de vagues de colonisation des Grecs à la recherche de nouvelles terres. Hésiode espérait résoudre le différend à l’amiable ; nous ignorons s’il réussit ou non.
Parallèlement à ses activités agraires, Hésiode était un aède, c’est-à-dire un barde composant ses poèmes pour un auditoire. À Chalcis en Eubée, il participa au concours de poésie organisé par les fils du roi Amphidamas pour célébrer les funérailles de leur père. Il remporta la victoire grâce à un poème célébrant l’agriculture et la paix, et reçut un trépied en récompense. Il le dédia alors aux Muses de l'Hélicon.

Il mourut à Ascra. Quand le village fut détruit par les Thespiens, ses habitants se réfugièrent à Orchomène. Aristote témoigne dans sa Constitution d'Orchomène que, à la suite d'un oracle, les habitants de la cité recueillirent les cendres du poète et les placèrent au centre de leur agora, aux côtés du tombeau de Minyas, héros éponyme de la cité. De la sorte, les habitants firent d’Hésiode leur fondateur.

Hésiode s'est peint lui-même dans ses ouvrages comme partisan d’une existence sédentaire, observateur de la tempérance et de la justice, religieux jusqu'à la superstition, n’ambitionnant point la faveur des rois et se contentant de se rendre utile à ses concitoyens, à qui il prêchait la morale avec de beaux vers. Il est le créateur de la poésie didactique. Après sa mort, des statues furent érigées à Thespies, à Olympie ou encore sur l’Hélicon. Ses poèmes, chantés par les rhapsodes, devinrent très populaires et acquirent une grande renommée.

L’Agốn ou "Dispute d'Homère et d'Hésiode" est une sorte de livre scolaire remontant au IIe siècle de l'ère chrétienne, mais dont le contenu est beaucoup plus ancien (Aristophane en cite des vers dans la Paix, en 421 av. J.-C.). Il narre un tournoi opposant Homère à Hésiode, et a pour objectif de répondre à la question : que faut-il préférer, de la poésie didactique ou de la poésie épique ? Au terme du tournoi, Hésiode l’emporte sur l’avis du roi, parce qu’il célèbre la paix et non la guerre. Hésiode remporte un trépied qu’il consacre aux Muses, dans une sorte de calque du tournoi de Chalcis.

Hésiode est principalement connu pour sa réécriture des mythes dans ses œuvres, "la Théogonie" et "les Travaux et les Jours", sur lesquels il a longuement réfléchi. Il met ainsi les trois puissances principales : Gaïa, Nyx et Éros, au début du récit (sans préciser qu’elles naissent au début). Auparavant, il existait une version de ces mythes par cité en Grèce ; la refondation d'Hésiode, si elle n’a pas éliminé les textes contradictoires (l’Odyssée), s’est imposée comme le meilleur récit des origines pour les Grecs anciens. Il est même considéré comme le meilleur poète face à Homère dans le Certamen (IVe siècle, par Alcidamas, repris au IIe siècle par un compilateur), une œuvre qui le présente en situation de rivalité poétique avec Homère ; Homère emporte les suffrages du public par sa virtuosité, mais le prix est finalement accordé à Hésiode, qui a choisi de chanter l'harmonie des hommes et des saisons, quand Homère avait choisi un sujet guerrier.

Hésiode tire son inspiration de multiples sources : son père cabotait en Asie, il a donc dû avoir des échos des mythes babyloniens. S’il repense le mythe, il le fait cependant dans la logique du mythe.

 


Hésiode
La Théogonie


hesiode