Charles Palissot de Montenoy - (1730-1814)



Charles Palissot de Montenoy, né à Nancy le 3 janvier 1730 et mort à Paris le 15 juin 1814, est un auteur dramatique français méconnu, admirateur et disciple de Voltaire comme Antoine de Rivarol, mais dénoncé paradoxalement souvent comme opposant anti-lumières au parti philosophique notamment pour sa critique de Diderot et des Encyclopédistes.
Il est l'auteur de la comédie, Les Philosophes, qui eut un énorme succès et fit scandale en 1760.

Charles Palissot de Montenoy était le fils d'Hubert Palissot, célèbre avocat nancéien. Il montra une précocité si extraordinaire que dom Calmet en fit mention dans sa Bibliothèque de Lorraine : il entra très jeune au collège des Jésuites de Nancy puis termina sa philosophie à l'Université de Pont-à-Mousson, alors qu'il n'était âgé que de 12 ans.
Il y suivit ensuite les cours de théologie puis vint à Paris pour étudier le droit. Il composa alors deux tragédies : Pharaon (1748), qui ne fut pas représentée, et Zarès (1751), qui eut trois représentations.
Entre-temps, et non sans avoir fait un bref passage au sein de la congrégation de l'Oratoire, il s'était marié alors qu'il n'était âgé que de 18 ans.

Alors qu'il n'avait publié que quelques brochures, dont un opuscule de critique qui louait Montesquieu et Voltaire, il fut admis dès 1753 au sein de la Société royale des Sciences et Belles-Lettres de Nancy, fondée par le roi Stanislas Ier.
En 1754, sa pièce Les Tuteurs fut reçue avec succès à la Comédie-Française, puis il donna une petite comédie à sujet oriental, Le Barbier de Bagdad.
Protégé du clan Choiseul, appuyé tant par Voltaire que par le critique Fréron, le jeune auteur semblait promis à une belle carrière.
Des poèmes pleins de flatteries adressés à de hauts personnages de la Cour eurent leur récompense sous forme d'une nomination à la recette générale des tabacs d'Avignon (1756), poste lucratif qui permit à Palissot d'acheter une belle propriété à Argenteuil.

Mais en s'essayant à la satyre, dans sa pièce Le Cercle, pour complaire notamment au roi Stanislas, le jeune auteur commet son premier faux pas, dont il se sort grâce à l'appui de Jean-Jacques Rousseau, pourtant l'objet de ses moqueries dans la pièce.
Palissot s'enferma ensuite dans une attitude critique à l'égard des philosophes encyclopédistes, dont Diderot et d'Alembert, et ses pièces connurent le succès du fait du parfum de scandale qui les entourait.
Opportuniste avant-tout, cherchant la gloire et la fortune, Palissot prend fait et cause pour la révolution contre l'aristocratie, réglant ses comptes avec ses détracteurs.
Il entre en 1795 dans la secte des Théophilantropistes appuyé par le poète Chénier.
En 1805, sous Napoléon est il est nommé administrateur de la Bibliothèque Mazarine.

 


Charles Palissot de Montenoy
Poèmes


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