Sappho - (-630 à -580)



Sappho est une poétesse grecque de l'Antiquité qui a vécu aux VIIe siècle et VIe siècle av. J.-C., à Mytilène sur l'île de Lesbos.
Elle serait née vers 630 av. J-C à Mytilène ou Eresós et morte vers 580 av. J-C.
Elle a été contemporaine du poète Alcée, lui aussi originaire de Lesbos.

Très célèbre durant l'Antiquité, son œuvre poétique ne subsiste plus qu'à l'état de fragments (Papyri d'Oxyrhynque n°7, notamment).


Le problème des sources

On possède peu de données sûres concernant Sappho. Dès le Ve siècle, la comédie attique s'est emparée de son personnage, et les éléments biographiques la concernant sont tardifs et souvent probablement influencés par la tradition comique. Comme pour la plupart des poètes antiques, son œuvre ne nous est parvenue que de façon très fragmentaire.

Selon certaines sources historiques, ses œuvres, transmises jusqu'au XIe siècle, auraient été brûlées en 1073, en même temps que celles des autres poètes lyriques.

Il ne nous reste d'elle que des fragments et des citations éparses figurant chez des auteurs anciens qui s'échelonnent sur de nombreux siècles. Il n'est donc pas facile d'extraire de ces indications clairsemées quoi que ce soit de réellement objectif, l'œuvre et la vie de la poétesse ne pouvant être reconstituées qu'à travers ce prisme très déformant. Par ailleurs il ne faut pas perdre de vue qu'on parle à la fois d'une personne et d'un personnage, sans qu'il soit toujours facile de distinguer l'une de l'autre.


Vie de Sappho

Sappho naquit dans l'île de Lesbos vers la quarante-deuxième olympiade. Son père est désigné par les anciens sous huit noms différents (Simon, Eunonimus, Euryguis, Ecritus, Semus, Camon, Etarchus et Scamandronymus) ; sa mère se nommait Cléis : toute sa famille appartenait au commerce et lui devait sa fortune. Elle-même épousa un riche citoyen de l'île d'Andros nommé Cercala. Son mari mourut jeune : elle resta veuve avec une jeune fille et se dévoua dès lors au culte des Muses.
Elle appela autour d'elle plusieurs femmes illustres de Lesbos ou de l'étranger (Atthis, Androméda, Télésippa, Mégara, Érinna, Cydno, Anactorie, Anagara de Milet, Gongyla de Colophon, Eunica de Salamine, Damaphile de Pamphilie) ; elle en fit ses élèves et ses compagnes, elle en fit surtout ses amies ; elle les aima avec la passion d'une âme élevée et sensible.
Dans ses poésies, elle leur exprima sa tendresse avec toute la violence du plus tendre amour. Ce sentiment profond et exalté fut traduit d'une façon malveillante par ses détracteurs : on s'en servit pour flétrir sa réputation.
Aucun de ses contemporains, il est vrai, ne l'a accusée de ces désordres si graves et si vulgaires dans la société antique ; les écrivains postérieurs ne l'ont pas épargnée dans leurs allégations injurieuses : l'autorité d'Horace et d'Ausone a été invoquée contre elle ; ses défenseurs ont pu hardiment réfuter cette opinion en faisant remarquer qu'aucun document qui pût l'incriminer ne se retrouvait dans les oeuvres de ses contemporains.

Sappho a fait un grand nombre d'odes, d'épigrammes, d'élégies, d'épithalames ; il ne nous reste d'elle que quelques rares morceaux et des fragments épars dans les oeuvres de Denys d'Halicarnasse et dans l'Anthologie.
Les rhéteurs, les grammairiens, les lexicographes nous ont conservé quelques vers épars qui nous font vivement regretter des pertes nombreuses et irréparables. Elle a inventé le rythme appelé de son nom sapphique, un mode de cadence appelé mixalydien employé surtout dans les tragédies, et une sorte de lyre nommée pectis ou mogadis, dont Anacréon fit usage après elle.
Sappho, quoique appelée belle par Socrate, était petite et brune. Après sa mort, les Mityléniens lui rendirent de grands honneurs; ils firent graver son image sur leurs monnaies.

 


Sappho


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