Guillaume de Lorris - (1200-1238)



Guillaume de Lorris est un poète français du Moyen Âge né vers 1200 et mort vers 1238.

À l'exception de son lieu de naissance (dans la commune libre de Lorris, à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Orléans) et de son extraction noble, on ne sait quasiment rien de sa vie.

Protégé du comte de Poitiers, il est l'auteur de la première partie du Roman de la rose, environ 4 000 vers, qu'il laisse inachevé et que Jean de Meung terminera une quarantaine d'années plus tard.


Le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris

L'ouvrage débute par un préambule printanier situé cinq ans plus tôt. Amour siège dans un jardin clos, vices et défauts sont représentés par des personnages allégoriques rejetés à l'extérieur des murs. Ainsi Danger représente la contrainte exercée par le mari ou le jaloux.

La rose qui « éclipse toutes les merveilles de la terre » apparaît tardivement et la description de Largesse (v. 1197-1206) n'est pas sans rappeler le personnage de Liénor dans l'autre Roman de la Rose, celui de Jean Renart, lorsqu'elle s'apprête à rencontrer l'empereur Conrad : « Les traits beaux et pleins d'élégance,/ Le col ouvert par négligence, […] J'aimais assez cette manière / De laisser sa coiffe s'ouvrir / Et sa gorge se découvrir / Car dessous sa chemise fine / Blanchoyait sa belle poitrine » (v. 1198-1206). Guillaume enclot sa quête de la rose dans tout un système allégorique où la rose est une métaphore de la femme aimée, « qui tant a de prix / Et tant est digne d'être aimée / Qu'elle doit Rose être nommée ». S'il utilise la rime songes / mensonges, il a cru à la véracité du songe, mais sa quête a échoué, car la dame aimée, finalement, ne répond pas à l'appel de mai : « Mais épines y avait tant / ...Et le bouton cueillir ne pus »(v. 1871-1873), et l'amant/narrateur, qui n'a cueilli que dans le songe le bouton de rose, « mieuz voudroie estre mors que vis » (vers 3763) :

Le texte de Guillaume se termine sur l'image de Bel-Accueil enfermé par Jalousie dans une tour surveillé par une Vieille, espionne sans merci qui « ne se laisse séduire / Par signe ni mot doucereux, / Ni regard tendre et langoureux : Ruse n'est qu'elle ne connaisse » (vers 4081-4083), tandis que Danger, Honte et Male-bouche en gardent les portes et que l'Amant est rejeté à l'extérieur.

 


Guillaume de Lorris
Poèmes


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