«Je sçay ton ferme cueur, je cognois ta constance:
Ne sois point las d'aimer, et sois seur que le jour,
Que mourant je lairray nostre commun sejour,
Encor mourant, de toy j'auray la souvenance.
J'en prens tesmoing le Dieu qui les foudres eslance,
Qui ramenant pour nous les saisons à leur tour,
Vire les ans legers d'un eternel retour,
Le Dieu qui les Cieux bransle à leur juste cadence,
Qui fait marcher de reng aux lois de la raison
Ses astres, les flambeaux de sa haute maison,
Qui tient les gonds du ciel et l'un et l'autre pole.»
Ainsi me dit ma Dame, ainsi pour m'asseurer
De son cueur debonnaire, il luy pleut de jurer;
Mais je l'eusse bien creuë à sa simple parole.
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« Je sais ton ferme cœur, je connais ta constance
Ne sois pas las d’aimer, et sois sûr que le jour
Que mourant je lairrai notre commun séjour,
Encor mourant, de toi j’aurai la souvenance.
J’en prends témoin le dieu qui les foudres élance
Qui, ramenant pour nous les saisons à leur tour,
Vire les ans légers d’un éternel retour.
Le Dieu qui les cieux branle à leur
juste cadence.
Qui fait marcher de rang aux lois de la raison
Ses astres, les flambeaux de sa haute maison,
Qui tient les gonds du ciel et l’un et l’autre pôle. »
Ainsi me dit ma
Dame, ainsi pour m’assurer
De son cœur débonnaire il lui plut de jurer.
Mais je l’eusse bien crue à sa simple parole.