« Après que Constantin eut retourné les aigles cent et cent ans et plus resta l’oiseau de Dieu et là, sous le couvert de ses plumes sacrées, Oui, je fus empereur, je suis Justinien ; Avant de consacrer mes soins à cet ouvrage, jusqu’à ce qu’Agapet, ce bienheureux qui fut Je crus à sa parole, et maintenant son dire Sitôt que je suivis les sentiers de l’Église, me fiant, pour la guerre, aux soins de Bélisaire : Je viens de contenter ta première demande pour que tu puisses voir avec quels justes titres Vois combien de hauts faits l’ont déjà rendu digne Tu sais comment dans Albe il fixa sa demeure Tu sais ce qu’il a fait, du chagrin des Sabins Tu sais ce qu’il a fait, porté par les vaillants grâce à quoi Torquatus et Quintius au nom C’est lui qui terrassa des Arabes (54) l’orgueil C’est sous lui que Pompée et Scipion jouirent Puis, à peu près au temps où le ciel voulut rendre Ce qu’il a fait alors, du Var jusques au Rhin, Et ce qu’il fit ensuite, au départ de Ravenne, Du côté de l’Espagne il porta son essor, Lors il revit l’Antandre avec le Simoïs Tombant comme la foudre, il fonça sur Juba, Et tout ce qu’accomplit le suivant porte-enseigne, Il fit pleurer aussi la triste Cléopâtre Il courut avec lui jusqu’aux ondes vermeilles, Mais ce que l’étendard qui conduit mon discours apparaît comme obscur et insignifiant, car le juge éternel qui dicte mes paroles Admire maintenant ce que j’ajoute ici : Et quand la dent lombarde ensuite voulut mordre Or, tu peux maintenant former un jugement L’on oppose parfois l’universel symbole Qu’ils fassent leurs complots, mais sous une autre Que ce Charles (58) nouveau, secondé par ses Guelfes, Souvent, dans le passé, les enfants ont pleuré Cette petite étoile renferme en son enceinte et lorsque les désirs se proposent ce but, Mais c’est un autre aspect de notre heureux état, Le vivant justicier modère dans nos coeurs Diversité de voix fait la douce musique : Et dans l’intérieur de cette marguerite Mais tous les Provençaux qui tramaient contre lui Car Raymond Bérenger avait eu quatre filles, Les intrigues, plus tard, de certains envieux Et il partit, bien vieux et sans un sou vaillant ; quoiqu’on le loue assez, on le louerait plus. »
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48 - L’hérésie monophysite ne voyait dans le Christ que sa nature divine. Justinien n’était pas tombé dans cette erreur, que partageait, du moins, sa femme, Théodora : et Agapet Ier, pape de 533 à 536, n’eut pas l’occasion de le faire revenir à la véritable religion. 49 - Toute contradiction contient nécessairement une proposition vraie qui s’oppose à une proposition fausse. 50 - La réorganisation du droit romain, qui fut en réalité l’oeuvre de Tribonien et de ses collaborateurs. 51 - L’aigle de Rome, qui n’est que l’emblème de l’Empire. Il n’y a pas de « justes titres » pour s’opposer à l’Empire, en sorte que l’expression de Dante doit être entendue comme une ironie. 52 - Pallas, fils d’Évandre, était mort en combattant aux côtés d’Énéas contre Turnus. Tout ce qui suit est une brève histoire de Rome, dans laquelle apparaissent tour à tour Albe la longue, première ville du Latium, fondée par le ris d’Énée ; le combat des trois Horaces contre les trois Curiaces ; l’enlèvement des Sabines ; le viol de Lucrèce ; etc. 53 - Quintius, surnommé Cincinnatus, à cause de ses cheveux frisés, de cincinni, « boucles ». 54 - Des habitants de Carthage. 55 - C’est Pompée qui assiégea et détruisit Fiésole. 56 - C’est sous Tibère, le troisième César de Rome, que la vengeance de Dieu, suscitée par le péché d’Adam, prit fin par le sacrifice du Sauveur. Cette « vengeance » fut à son tour suivie, sous le règne de Titus, de la vengeance que Dieu tira de la mort du Christ, en disposant la défaite et la dispersion des juifs. 57 - Les Guelfes s’appuient contre l’Empire sur les lis de France, tandis que les Gibelins se servent du même Empire pour leurs propres fins. 58 - Charles II d’Anjou, roi de Naples, en qui les Guelfes cherchaient un protecteur. 59 - Romieu de Villeneuve (1209-1245) fut premier ministre de Raymond Bérenger IV, comte de Provence. Il ne mourut pas dans la disgrâce, mais survécut à son maître ; cf. A. Paul, Le Grand Romieu, dans Var illustré, 1921, pp. 15-16, 23-24. Les quatre filles qu’il maria si avantageusement furent Marguerite, reine de France, Eléonore, mariée à Henri III, roi d’Angleterre, Sanche, mariée à Richard de Cornouailles, roi de Germanie, et Béatrice, mariée à Charles, roi de Naples.
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Dante
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