Brisons cette lyre inutile : Eucharis n’entend plus mes airs. Quittons les bois de Lucrétile Et l’empire du dieu des vers. Cherchez désormais qui vous chante, Ô mère des tendres amours
! Je perds l’illusion touchante Qui seule embellissait mes jours. Doux plaisirs, voluptés légères, Et vous, maîtresses mensongères, Je vous dis adieu pour toujours.
Mon vaisseau, battu par l’orage, A fui sous les flots écumants. Par le péril rendu plus sage, J’abjure mes égarements : Je gagne le port à la nage, Et sur le sable du rivage Je
dépose mes vêtements, Pour instruire de mon naufrage Le peuple insensé des amants.