Brune encore non eue, Je te veux presque nue Sur un canapé noir Dans un jaune boudoir, Comme en mil huit cent trente. Presque nue et non nue À travers une nue De dentelles montrant Ta chair où va courant Ma bouche délirante. Je te veux trop rieuse Et très impérieuse, Méchante et mauvaise et Pire s’il te plaisait, Mais si luxurieuse ! Ah, ton corps noir et rose Et clair de lune ! Ah, pose Ton coude sur mon cœur, Et tout ton corps vainqueur, Tout ton corps que j’adore ! Ah, ton corps ; qu’il repose Sur mon âme morose Et l’étouffe s’il peut, Si ton caprice veut, Encore, encore, encore ! Splendides, glorieuses, Bellement furieuses Dans leurs jeunes ébats, Fous mon orgueil en bas Sous tes fesses joyeuses !
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Paul Verlaine
Verlaine - Parallèlement (1889)Oeuvres de Verlaine |