François Coppée (1842-1908)
Recueil : Intimités (1868)

Sa chambre bleue ...


 

Sa chambre bleue est bien celle que je préfère.
Mon bouquet du matin s’y fane, et l’atmosphère
Languissante s’empreint de parfums assoupis ;
Les longs et fins rideaux, tombant sur le tapis,
Attendrissent encor le jour discret et sobre
Que leur verse une tiède après-midi d’octobre.
 
Au coin du feu mourant deux fauteuils rapprochés
Semblent causer entre eux de nos prochains péchés.
Un coussin traîne là sans raison ; mais le fourbe
S’offrira tout à l’heure au genou qui se courbe.

 

 


François Coppée

 

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