Pindare (-518 à -438)

Traduction de Faustin Colin (1841)

OLYMPIQUE V



AU MÊME PSAUMIS, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS ATTELÉS DE MULES.

Strophe 1. — Cette douce fleur (65) des plus hautes vertus et des couronnes olympiques, ô fille de (66) l'Océan, reçois-la d'un cœur joyeux; c'est un char infatigable, c'est Psaumis qui te la donne; Psaumis qui relève ta cité populeuse, ô Gamarine, car il a honoré (67) les six autels jumeaux (68), dans les fêtes solennelles des dieux, par des sacrifices de bœufs, par cinq journées de combats et de luttes, avec des coursiers, des mules et le cheval de main. Sa victoire t'assure une gloire éclatante; il a fait proclamer, et son père Acron, et la cité nouvellement rétablie (69).

Str. 2. — Revenu de la charmante contrée (70) d'Œnomaus et de Pélops, ô Pallas Poliade (71), il chante ton bois sacré, et le fleuve Oanus (72), et le lac de sa patrie9, et les nobles courants dont l'Hipparis arrose (73) la cité; il construit à la hâte une vaste forêt de hauts édifices et fait passer tout un peuple du néant à la lumière. Toujours , quand il s'agit de gloire, le travail et l'argent luttent pour une œuvre hérissée de périls. Mais les heureux paraissent être des sages à leurs concitoyens.

Jupiter sauveur, qui sièges dans les nues, qui habites la crête du Cronius (74), qui honores l'Àlphée et ses larges courants, l'Ida (75) et son antre sacré, je viens te supplier, chantant sûr les flûtes de Lydie : je t'en conjure, orne cette cité de nobles vaillances (76); et toi, vainqueur olympique, passionné pour les coursiers de Neptune, puisses-tu porter une vieillesse paisible jusqu'à la mort, ô Psaumis, entouré de tes enfants! mais si un mortel, enivré d'un bonheur pur et puissant par ses richesses, y joint un beau renom, qu'il n'aspire pas à devenir Dieu.

(65) Cette ode, cette fête.

(66)  Camarioe personnifiée sous l'image d'une nymphe à cause du lac qui porte ce nom.

(67)  A Olympie pendant les jeux.

(68)  Chaque autel était dédié à deux divinités ; le premier à Jupiter et à Neptune, le deuxième à Jonon et à Minerve

(69) Camarine, détruite par Gélon 461 avant J. C.   — 11 Colline de la plaine d'Olympie.

(70) De l'Élîde.

(71) Protectrice. des villes.

(72) Ce fleuve arrosait Camarine.

(73) Camarine.

(74) Au sortir du lac il se jetait dans la mer.

(75) II y avait à Olympie un antre Idèen. Un grand nombre des fondateurs de Camarine étaient Crétois d'origine et y avaient transporté le culte de leur patrie.

(76)  Ce mot est de Corneille.


 


Pindare - Olympiques

 

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