Rondeau
En yver, du feu, du feu ! Et en esté, boire, boire ! C'est de quoy on fait memoire, Quant on vient en aucun lieu.
Ce n'est ne bourde, ne jeu, Qui mon conseil vouldra croire : En yver, du feu, du feu ! Et en esté, boire, boire !
Chaulx morceaulx faiz de bon queu* Fault en froit temps, voire, voire ; En chault, froide pomme ou poire C'est l'ordonnance de Dieu : En yver, du feu, du feu !
(*) cuisinier
Bien moustrez, Printemps ... Le temps a laissié son manteau Ce premier jour du mois de may Dedens mon Livre de Pensee Dieu, qu'il la fait bon regarder En acquittant nostre temps ... En la forest d'Ennuyeuse ... En la forêt de Longue Attente En la nef de bonne nouvelle En regardant vers le païs ... En verrai ge jamais la fin En yver, du feu, du feu ! Escollier de Merencolie Fiés vous y ! J'ay fait l'obseque de ma dame J'ayme qui m'ayme ... Je meurs de soif ... Je n'ay plus soif ... Las ! Mort, qui t'a fait si hardie Le beau souleil, le jour ... Le premier jour du mois de may Le lendemain du premier jour ... Les fourriers d'Eté sont venus Ma seule amour ... Mon cuer, estouppe tes oreilles Mon cueur m'a fait ... Ne hurtez plus a l'uis ... Ou puis parfont ... Pourquoy m'as tu vendu ... Quant vint a la prochaine feste Que me conseillez-vous ... Qui ? quoy ? comment ? ... Qui a toutes ses hontes beues Yver, vous n'estes qu'un villain
Bien moustrez, Printemps gracieux
Qui ? quoy ? comment ? a qui ? pourquoy ?
Las ! Mort, qui t'a fait si hardie
En regardant vers le païs de France
Pourquoy m'as tu vendu, Jeunesse
Ou puis parfont de ma merencolie
Yver, vous n'estes qu'un villain
Le premier jour du mois de may
Les fourriers d'Eté sont venus
Ne hurtez plus a l'uis de ma pensee
Le lendemain du premier jour de may
Quant vint a la prochaine feste
En yver, du feu, du feu !
Que me conseillez-vous, mon coeur ?
J'ayme qui m'ayme, autrement non
Dieu, qu'il la fait bon regarder
En verrai ge jamais la fin
En la forest d'Ennuyeuse Tristesse
Mon cuer, estouppe tes oreilles
En acquittant nostre temps vers jeunesse