Rustique beauté Qu’on a dans les coins, Tu sens bon les foins, La chair et l’été. Tes trente-deux dents De jeune animal Ne vont point trop mal À tes yeux ardents. Ton corps dépravant Sous tes habits courts, — Retroussés et lourds, Tes seins en avant, Tes mollets farauds, Ton buste tentant, — Gai, comme impudent, Ton cul ferme et gros, Nous boutent au sang Un feu bête et doux Qui nous rend tout fous, Croupe, rein et flanc. Le petit vacher Tout fier de son cas, Le maître et ses gas, Les gas du berger, Je meurs si je mens, Je les trouve heureux, Tous ces culs-terreux, D’être tes amants.
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Paul Verlaine
Verlaine - Parallèlement (1889)Oeuvres de Verlaine |